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Fanes de carottes
12 juillet 2009

Le feuilleton du dimanche

Une quête infernale

Shi May Mouty

dix-huitième épisode 

(juste avant...)

Pendant ce temps, Lucifer et son équipage de démons avaient réintégré l’Enfer… toujours aussi dépeuplé, si ce n’est quelques anciens damnés qui étaient revenus car ils ne supportaient pas le changement brutal qu’avait été le transfert au Paradis. Quelques diables s’occupaient à tour de rôle de les tourmenter. Mais on sentait bien que la motivation n’était plus la même.
Pour passer le temps, Lucifer avait effectué de brèves expéditions sur la planète verte. Il tenait à surveiller les adeptes forcés de sa religion reptilo-satanique. Et surtout il contrôlait les rentrées d’or et de pierreries. C’était aussi l’occasion, par quelques artifices bien maîtrisés, comme des éclairs et du tonnerre, de terroriser davantage les hommes roses un peu cramoisis qui n’avaient pas encore découvert comment se fabriquer de la crème solaire. Il en tirait une jouissance intense qui lui faisait oublier un certain épisode d’un précédent voyage qui s’était révélé délicat pour son amour propre.
Razibuth, qui l’épiait discrètement lors de ces divers voyages, ricanait derrière les poils de son bouc.
Peu à peu, Lucifer avait fini par se lasser. Il avait chargé des démons inférieurs - dont Razibuth - de faire ces voyages. Puis, sur les conseils de Razibuth qui voyait là un moyen de le remercier, Lucifer chargea le petit serpent corail aux yeux d’or, aidé de ses nombreux enfants, de veiller à l’exécution de ses ordres.
Le serpent avait depuis gardé pour leitmotiv « yes, we can ». Il se le répétait en se faufilant partout, ce qui lui permettait de contrôler efficacement les activités des hommes roses. Bien sûr, parmi les riches offrandes déposées pour Lucifer, il effectuait quelques prélèvements discrets. C’est que ça coûte cher, l’éducation des enfants.

Aux Enfers, finis (ou presque) les damnés, finis (ou presque) les voyages. Les démons s’interrogeaient à nouveau sur ce qu’ils allaient bien pouvoir faire. Même sur Terre, ils avaient cessé tout travail. Lucifer avait décrété inutiles bon nombre de leurs activités. Inutile d’inciter les époux à commettre l’adultère. Inutile de susurrer des idées de meurtres aux maris cocufiés ou aux épouses trompées. Inutile de tenter les banquiers, les industriels ou les commerçants pour qu’ils falsifient leurs comptes. Inutile d’encourager les escrocs, voleurs, menteurs… Inutile, inutile, inutile. Toutes les formes de tentation étaient devenues inutiles. Puisque tous les humains allaient, quoiqu’ils fassent, disent ou pensent, au Paradis, en toute logique, il était inutile de perdre son temps avec eux. Commandements de Lucifer, et donc obéissance immédiate, sans condition.
Après l’effervescence des voyages, l’ennui et la morosité s’installaient à nouveau en Enfer. Il n’y avait même plus de musique d’ambiance lancinante, car Lucifer, heureux de son statut de divinité, avait fait arrêter la musique.
Il fallait réagir. Razibuth, toujours inventif grâce aux idées des autres, alla innocemment discuter avec Carmengénino, puis il prit contact avec les démons de la planète rouge. Gros mangeurs, buveurs et paillards, eux savaient s’amuser dans leurs cavernes. Quelques diables extra-terrestres furent alors invités sur terre pour leur enseigner l’art de ne pas s’ennuyer.

Mais ceci est une autre histoire…

à suivre...

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Commentaires
M
Ah,ah !!! On comprend enfin d'où vient la forme "serpentesque" donné au diable !!!<br /> Enfin l'enfer n'étant plus ce qu'il était je me demande quel va être le nouveau rebondissement qui s'annonce !<br /> Shi May Mouty ou l'art de faire durer le plaisir !!!
Fanes de carottes
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