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Fanes de carottes
28 août 2008

L'été en liberté

Sommeil paradoxal

par InFolio


Episode 2 : Panique 

Résumé : Alors que les vacances approchent, un engrenage défaillant sur une chaîne de production a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase d’une semaine déjà atroce. Le vendredi soir, enfin, je me couche… pour me réveiller dans un environnement étrange…

Je dors à même le sol ! Et ce n’est pas la moquette de la chambre !
Suis-je devenu somnambule ? Non, ce n’est pas non plus le plancher du salon. Ce froid ? Alors, le carrelage de la cuisine ? Mais il y manque les rainures…
J’appelle le chat, « Mimi », d’une voix basse, qui tremble légèrement. Tendant la main devant moi, dans l’espoir qu’il vienne s’y frotter. Mais c’est peine perdue.
J’ouvre les yeux. Mais étrangement, je ne vois pas se découper le carré bleu de la fenêtre. Je suis dans le noir absolu.
Je ne suis plus chez moi ! Ma gorge se serre, une sueur froide se propage insidieusement le long de mon épine dorsale, la panique m’envahit. Mais où suis-je ?
Je referme les yeux pour oublier ce noir impénétrable, oppressant. Incapable de réfléchir, mon cerveau est bloqué. Ma respiration est si rapide que mes poumons vont exploser à force de respirer cet air glacial !
Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qui me paraissent interminables que je retrouve mon sang froid. J’oblige alors ma main à continuer son exploration. Je n’ose pas faire de mouvements rapides. Mon corps reste également figé, dos au sol.
Quelle est cette matière sur laquelle je suis allongé ? Autour de moi, le sol froid paraît inégal et légèrement rugueux. Un peu à droite, mes doigts ont rencontré ce qui pourrait être de l’eau. Vers le haut, l’arc de cercle décrit par mon bras n’a pas rencontré de plafond. Mais je n’ose pour l’instant me lever. Il n’y a pas d’étoile, donc il y a forcément un plafond, mais qui sait à quelle hauteur ? Il ne manquerait plus que je m’assomme dans cette obscurité.

Soudain un feulement rauque, menaçant, me fait sursauter.
Me voici sur mes pieds. Pas le temps de penser davantage, la terreur et les instincts primaux ont pris le dessus sur ma réflexion, et je m’élance dans la direction opposée à celle dont provenait ce bruit signifiant, aux tréfonds de mon cortex, danger de mort.
Mes yeux sont soudain grand ouverts, et je n’écoute plus mes différentes sensations tandis que je cours, parfois sur une roche saillante, et parfois sur une matière spongieuse. Tant pis pour les blessures, l’important est de rester vivant. Je me cogne à quelques parois, faute de voir précisément dans quelle direction aller, quand enfin, là-bas, une lumière, pâle et lointaine, me guide.

Un nouveau râle animal se fait entendre derrière moi. Au loin, la tâche jaune-orangé qui s’agrandit est mon seul espoir. Enfin, j’atteins l’extérieur. La lumière est éblouissante. Après un léger vertige, je reprends ma course en direction d’un amas rocheux au loin.
Ce n’est qu’une fois perché en hauteur que je peux enfin me sentir un peu en sécurité. Je me retourne à la recherche de mon poursuivant, pour vérifier que ma position stratégique en est bien une. Mais, haletant, j’ai beau observer longuement la sortie de la grotte que je viens de franchir, aucun animal n’y apparaît.
Une grande étendue rocheuse, jaunâtre, bien dégagée, s’étend devant moi. Elle fait de cet endroit un bon poste d’observation et de défense. D’ailleurs, au loin, je vois ce qui semble être de la végétation aux tons violacés. Assez proche, une sorte de rivière charrie un liquide rose.
Pour l’instant, aucun signe de vie, si l’on exclut le bruit étrange que j’ai entendu dans la grotte. Mais le temps passant, je me demande de plus en plus si je ne l’ai pas rêvé, ou si cela ne provenait pas du vent.
Au bout de ce que j’assimile à deux heures, je commence à ressentir une sensation de faim. Je vais devoir sortir de mon refuge en hauteur pour tenter de trouver de quoi me nourrir.
Un nouveau regard circulaire m’apprend qu’aucun animal menaçant ma sécurité n’est visible. Je me dirige donc prudemment vers le point le plus proche : la rivière, en espérant y trouver des êtres aquatiques.
A part une eau d’un rose magnifique, aucune agitation dans cette eau. Lentement, j’approche mon doigt de la surface, jusqu’à l’y plonger. La température est agréable. Je goûte alors le liquide qui, étrangement, a un goût de grenadine, en moins sucré. Je prends alors sur moi de compter jusqu’à 200. Aucune réaction violente de mon corps suite à l’ingestion de cette goutte. J’en bois donc un peu plus et j’attends à nouveau. Rien ne se passe, si bien que je finis par boire ce liquide en faisant une coupe de mes mains.
Mais cela me permet juste de calmer ma soif et de manière provisoire les réclamations de mon estomac. Toujours aucun signe de vie à l’horizon.
 C’est quand même plus simple quand on peut trouver à manger au supermarché du coin.
Je retourne à mon poste d’observation, en songeant que ma faim attendra bien un peu.
Tout est trop calme. Bien trop calme pour une personne habituée à vivre dans les remous d’une entreprise en pleine activité. Mais d’un autre coté, il n’y a pas de problème de production ici non plus. A la place, il y a trop de choses auxquelles penser plus importantes que la production. Vivre, survivre, se nourrir, observer pour ne pas se faire dévorer par la créature de la grotte.
A force de regarder en haut, à droite et à gauche, en pensant à ma situation, je finis par trébucher, et tomber.

à suivre...

* * *

La règle du jeu
c'est la liberté! 

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Commentaires
I
Quel est soudain ce doute que l'on sent en toi véron ?
V
..........?
M
C'est tellement bien dit que j'ai eu l'impression d'y être réellement ... je n'ai cependant pas compté jusqu'à 200, pressée que j'étais de savoir la suite ...
Fanes de carottes
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