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Fanes de carottes
28 avril 2008

Le défi aux Fanes - 1

Lorsque Papistache a proposé aux Fanes son feuilleton, il leur a aussi lancé un défi : réécrire chaque épisode en adoptant un autre point de vue... 

Les Fanes ne se sont pas dérobées et cette semaine InFolio minéralisée nous raconte le premier épisode du nouveau feuilleton "Joyeux anniversaire, Georges !" du point de vue de la craie.

Aahhh, ça faisait trop longtemps que nous étions enfermées ici, serrées les unes contre les autres. Je me morfondais. Enfin, le toit de notre prison a été ôté, et deux beaux doigts roses m’ont attrapée, en enfonçant délicatement deux ongles dans mon extrémité accessible.
Un vol plané, délicatement serrée, et me voilà qui remplis enfin mon rôle. Dans de belles et délicieuses arabesques, je me mets à dessiner des courbes et des formes sur une surface verte. C’est un réel plaisir de se sentir enfin utile après une si longue période d’enfermement. J’aime travailler ainsi, car c’est véritablement un grand travail d’artiste.
Voilà, mission accomplie. J’ai perdu un peu de moi dans cette histoire, mais tant pis.

Oh, aïe ! Et pourquoi suis-je soudain serrée si fort ?
Ah, enfin, les doigts me déposent, allongée sur une surface où d’autres craies à des stades plus ou moins avancés de dé-craie-pitude se trouvent elles aussi.
De là, je vois s’éloigner les doigts, ils sont reliés à un grand corps. Plein d’autres grands corps, mais un peu plus petits quand même, s’agitent face à moi.

Le grand grand corps revient vers nous.
Quel idiot ! il vient de toutes nous faire tomber brutalement. Me voilà en deux morceaux. Pourvu que je ne finisse pas écrasée.
Je n’aime pas devenir double comme ça, après, je ne sais plus à quoi je pense.

Moi non plus, je ne sais plus à quoi je pense.
Ca y est, ça commence.
Le grand corps se baisse, ramasse quelques craies. En repousse d’autres dans un coin. Ah, ma moitié vient de s’envoler. Et moi, je reste là, à l’ombre, sous ce meuble. Bon poste d’observation.
Tant mieux, restes-y ! Ici, sur la réglette du tableau, je suis bien mieux. Je vais resservir, moâ !

Pff, jalouse !

Une boulette de papier vient d’atterrir près de moi. Un objet à la main (de mon point de vue, en contre-plongée, j’aurais tendance à dire qu’il s’agit d’un livre), le grand grand corps arpente la classe et énonce :
« Prenez votre livre page 66. Exercice n°2… non n°9 ».
Les petits grands corps s'agitent. Hey, ma moitié est réquisitionnée !
Bien fait. A moi les belles courbes, les arabesques...

Que le temps est long là dessous. En plus, l'activité de la classe est si intense que je n’arrive même plus à entendre les quolibets de ma moitié ; mais en même temps, dois-je m’en plaindre ?
 
Au bout d’un temps interminable…

Ah, les petits grands corps sont tous partis de mon champ de vision. Le grand corps part à son tour.

Bon, ben… euh… Hééé ! je suis lààà !
Hin hin hin !

Bon, arrête ce rire sarcastique, s’il te plait, ce n’est absolument pas drôle.

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Commentaires
T
extra, la vie secrète des craies....
C
papistache et moune réincarnées en craie ;) <br /> <br /> J'aime bien le côté fragile de cet objet, je le ressentirai presque...
R
Sympa vos histoires de Georges et de bâton de craie!, J'ai écrasé beaucoup de craies sur des tableaux, j'en ai fait tomber, j'en ai piétiné ... et horreur! il me vient à l'idée que ces " petites choses" pouvaient penser! , souffrir ! Mille pardons petites craies écrasées!
K
24 h dans la vie d'une craie...Mouarf...il fallait y penser !!!
M
Tout à fait craie-dible !
Fanes de carottes
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