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Fanes de carottes
29 mars 2008

De l'autre côté de minuit ?

« C’est la dernière saloperie de barrière qui nous empêche de sombrer dans la barbarie. Sans journalisme, sans circulation d’information, nous lèverions tous la main aux ordres de Big Brother. Le journalisme, c’est la voix des muets et l’oreille supplémentaire que Dieu donne aux sourds. C’est l’unique saloperie de métier qui vaille encore la peine dans la seconde moitié du XXe siècle. C’est l’équivalent moderne de la piraterie éthique, le souffle de rébellion des esclaves. C’est l’unique saleté de boulot amusant qui puisse encore se pratiquer. C’est ce qui empêche le retour au primitivisme des cavernes. Contradictoirement, c’est un domaine où, récemment, sont apparues des choses éternelles : la vérité, le mal, l’éthique, l’ennemi. C’est la meilleure des littératures, parce que c’est la plus immédiate. C’est la clé de la démocratie réelle, parce que les gens doivent savoir ce qui se passe pour pouvoir décider comment jouer leur vie. C’est la rencontre entre les meilleures traditions morales du christianisme primitif et celles de la gauche révolutionnaire de la fin du XIXe siècle. C’est l’âme d’un pays. Sans journalisme, nous serions tous morts et, pour la plupart, aveugles. Sans circulation d’informations véridiques, nous serions tous idiots. C’est aussi le refuge des rats, la zone la plus contaminée, après les forces policières, de toute notre société. Un espace qui se dignifie parce qu’on le partage avec les types les plus abjects, les plus serviles, les plus lâches, les plus corrompus. Et, par comparaison, il offre des possibilités d’héroïsme. C’est comme si le ciel et l’enfer se retrouvaient dans un mixeur et qu’il fallait travailler en mouvement. C’est la maçonnerie du bon sens… Ca va comme ça ou je continue ? »[1]

 

Pour son ancienne élève, Olga Lavanderos, jeune journaliste dans le Mexico de la fin des années 1980, la profession de foi journalistique du professeur Santos - et à travers lui de l’immense auteur Paco Ignacio Taibo II - est bien suffisante pour la confirmer dans son élan, un élan qui la pousse vers sa première histoire. Et, comme le dit Olga, « quand on tient une histoire, il faut d’abord se la mettre dans le sang et la suivre jusqu’à ce qu’on puisse la raconter ; et la raconter de telle façon que personne ne l’oublie. »[2]. Et surtout la raconter sans jamais oublier cette exigence ultime du journalisme que lui a enseignée Santos : « la religion de la vérité qui tue les trous du cul » et qui fait du journalisme « la dernière tranchée des hommes libres contre la merde du système »[3].

Une exigence de vérité à laquelle de nombreux journalistes semblent avoir renoncé, à moins qu’ils ne l’aient oubliée. C’est le cas de Werner Tötges, journaliste au JOURNAL qui, dans le roman d’Heinrich Böll, L’honneur perdu de Katharina Blum, s’acharne à livrer en pâture la vie de Katharina, sa vie réelle et surtout interprétée pour rendre compte de la réalité que Tötges a décidé de construire autour de « l’affaire Katharina Blum » :

« En deuxième page Blorna put voir à quel degré LE JOURNAL avait travesti ses propos : la jeune femme « intelligente et réservée » était devenue « froide et calculatrice », tandis que de sa déclaration générale sur la criminalité, LE JOURNAL avait déduit que Katharina « était tout à fait capable de commettre un crime ». »[4]


« L’article concernant la jeune femme, plus étoffé que ceux des précédents numéros, s’étalait sur les pages 7, 8 et 9 accompagné de nombreuses photographies : Katharina en première communiante, son père sous l’uniforme au retour de la guerre, l’église de Gemmelsbroich et une fois encore la villa des Blorna. Puis la mère de Katharina, la quarantaine, l’air d’une femme rongée par le chagrin et presque déchue, prise devant la minuscule maison de Gemmelsbroich où la famille avait vécu. Enfin une photo de l’hôpital où Maria Blum était décédée dans la nuit du vendredi au samedi. Voici donc l’essentiel de l’article :

La première victime tangible de l’impénétrable Katharina Blum, toujours en liberté, se trouve être sa propre mère qui n’a pas survécu au choc des révélations sur les activités de sa fille. S’il paraît déjà assez étrange que pendant que sa mère mourrait, celle-ci n’ait rien trouvé de mieux à faire que de danser tendrement avec un criminel, que dire du fait qu’à l’annonce de son décès elle n’ait pas versé une larme sinon que cela frise la plus extrême perversité ? »[5]

Certes LE JOURNAL, dont Böll décrit les méthodes, le goût pour le sensationnalisme, l’acharnement…, est inspiré par le Bild Zeitung, dont la seule ligne éditoriale semble être la subjectivité, ce dont il ne se cache pas d’ailleurs. Jochen Blume, le premier reporter-photo en chef du Bild Zeitung a ainsi résumé cette ligne éditoriale : « Le « Bild Zeitung » voulait de la subjectivité. Du coup, j’avais pour leitmotiv : « Voilà ce que j’ai vu, voilà comment je l’ai photographié, voilà comment il faut considérer les choses ! » Cela correspondait exactement à l’esprit du « Bild Zeitung ».[6] De tels arrangements avec la vérité ne se trouvent pas que dans les journaux dont le fonds de commerce est le voyeurisme, le déballage, l’impudeur… Ils sont aussi le fait de journalistes qui se revendiquent comme professionnels - une revendication très actuelle en ces temps où le journalisme citoyen se pose sinon en alternative, au moins en complémentarité avec le journalisme « classique » -, informés et au service de l’information. Ce, particulièrement quand ces journalistes s’attaquent à des sujets « sensibles » - dont on peut se demander s’ils ne le deviennent pas précisément en raison de leur traitement médiatique -,  tels l’islam[7] ou les banlieues[8]. Alors, méconnaissance du sujet traité, absence de rigueur dans le contrôle et la vérification de l’information, voire manipulation de l’information pour la rendre plus « vendable » ? Certes, les conditions de travail de nombreux journalistes ne facilitent pas le respect de cette exigence de vérité. Dans une tribune publiée sur le site de Rue 89, Gérard Gastaud[9], un photographe, lève un voile sur un sujet peu, voire pas du tout, traité par les media, et pour cause : la précarité qui s’accroît aujourd’hui dans la presse française. Une précarité qui se traduit par la multiplication des contrats à durée déterminée pour tous les métiers de la presse, c’est-à-dire non seulement les pigistes[10], mais aussi les correcteurs, maquettistes, preneurs de son, cameramen...., la baisse du prix des piges, les délais plus courts imposés aux journalistes… Ce que montre Gérard Gastaud c’est que « la précarité est LA méthode de gestion et de profit de la presse française »[11] et que la « gestion des non-CDI est aussi un bon moyen pour obtenir un article rédigé dans le sens de la direction. Si un CDI refuse de l'écrire, ça sera une aubaine pour un pigiste de le faire. Dans l'autre sens, un CDI pas assez docile sera mis au placard et son travail sera confié à des pigistes. »


Cependant, ceci n’explique pas tout. Et les arrangements avec la vérité que se permettent certains journalistes entament la crédibilité de toute la profession. Outre les critiques qui tiennent à la fiabilité des informations transmises, les principaux reproches des lecteurs tournent autour de l’indépendance des journalistes et des atteintes à la vie privée.


Un journaliste que nous avions déjà croisé dans cette rubrique, Doc Stoeger, propriétaire et rédacteur en chef du Carmel City Clarion, né de l’imagination délirante et ô combien réjouissante de Fredric Brown, fait de l’indépendance à l’égard des pouvoirs politique et économique le fondement même du journalisme :


« Un peu plus loin, je passai devant la banque et cela me rappela son président, Clyde Andrews, qui tenait à m’acheter le journal. (…) Ce qui me déplaisait le plus dans cette affaire, c’était qu’Andrews faisait de la politique et que, s’il contrôlait le journal, le Clarion deviendrait l’organe de son parti. Sous ma propre direction, nous couvrions de boue à égalité chacune des factions quand elles le méritaient, c’est-à-dire souvent, ou de fleurs selon les cas, bien plus rares. Je suis peut-être fou – d’autres que Smiley et Al le prétendent -, mais c’est l’idée que je me fais du journalisme ; un journal doit être impartial, à plus forte raison quand il est le seul de la ville.

Ce n’est pas soit dit en passant, le meilleur moyen de faire fortune. Cette politique-là m’a procuré beaucoup d’amis et d’abonnés, mais un journal ne gagne pas d’argent avec ses abonnés. Il vit de ses annonceurs, et la plupart des hommes de la ville assez importants pour faire de la publicité se mêlaient de la politique, et quel que soit le parti que je cloue au pilori, j’étais sûr de perdre un nouvel annonceur. »[12]


Le constat que fait Doc Stoeger, et à travers lui Fredric Brown, du prix à payer pour conserver une indépendance éditoriale est, sans doute plus que jamais, d’actualité dans un pays comme la France, où les annonceurs sont aussi patrons de presse. Et ce ne sont pas les propos de Vincent Bolloré, propriétaire de la chaîne Direct 8 et des journaux Direct Matin et Direct Soir, qui nous rassureront : « Je ne suis pas un investisseur financier, je suis un investisseur industriel. Je dois donc avoir le contrôle de l’éditorial ». Il ajoute : le client, « ce n’est plus seulement le lecteur, mais l’annonceur »[13], une conception du journalisme qui laisse la part belle à la censure[14] et à l’auto-censure. Une conception du journalisme qui participe aussi de la confusion entre la communication publicitaire et le journalisme proprement dit que l’on observe dans de nombreux media. Comme l’affirme Albert Du Roy - ancien directeur général adjoint de France 2 en charge de l’information, ancien rédacteur en chef du Nouvel Observateur, ex-journaliste à L’Express, Europe 1 et France Inter – dans une interview à France Inter, « les connexions entre industriels et journalistes, entre fabricants de produits touristiques et les journalistes, entre restaurants et les journalistes gastronomiques (…) sont très nombreuses »[15]. Dans la même émission, Pierre Haski, co-fondateur du site Rue89.com, donne un exemple de ce « système de connivence » : « Pour essayer une voiture, on ne vous emmène pas, comme vous le racontez, dans le terrain d’essai du constructeur, on vous emmène aux Caraïbes ou au Mexique ou en Thaïlande, tous frais payés. Bon, l’objectivité du papier à l’arrivée est évidemment délicate. Et, tout ça, c’est un système qui touche l’ensemble de la chaîne de l’information. »[16] De connivence, il en est aussi question entre journalistes et politiques. Albert Du Roy va même jusqu’à parler d’ « endogamie entre les journalistes qui couvrent la politique et les élus qu’ils devraient traiter d’une manière distanciée »[17]. Dans une interview à Mediapart, le philosophe Jacques Bouveresse décrit une autre forme de dépendance : les journalistes « pensent, comme le font, du reste, la plupart des gens, qu’il suffit d’avoir la sensation d’agir librement pour être réellement en train de le faire. Or c’est une banalité de remarquer que l’on peut parfaitement faire preuve, dans son comportement, d’un conformisme, d’une docilité et même d’une servilité extrêmes, et en même temps avoir le sentiment de se déterminer tout à fait librement. (…) et ceux qui pensent et agissent à peu près uniquement en fonction de l’air du temps et de la mode, dans le domaine intellectuel aussi bien que dans n’importe quel autre, sont toujours convaincus de faire des choix absolument libres et même originaux et courageux. Si je vous dis cela, c’est parce que les journalistes, qui sont condamnés par essence à penser essentiellement en fonction de l’actualité, de la vérité du jour et des évidences du moment, sont particulièrement exposés à la tentation de se comporter comme des suiveurs tout en ayant l’impression d’être, au contraire, des pionniers. »[18]


Dans la même interview, Jacques Bouveresse insiste sur un autre travers des media qui contribuent à creuser un fossé entre les journalistes et leurs lecteurs : « les lecteurs reprochent, en particulier, aux journaux (…) de se permettre trop facilement des intrusions inacceptables dans la vie privée des individus, de disposer d’un pouvoir excessif en ce sens qu’il ne semble pas être limité par des contre-pouvoirs suffisants, d’éprouver une difficulté extrême à accepter la critique et à pratiquer une autocritique réelle, et également à reconnaître clairement les abus et les fautes qu’ils commettent, y compris quand ils ont des conséquences destructrices pour la personne et la vie des individus qui en sont les victimes. »[19] Ces « intrusions inacceptables dans la vie privée des individus » et la désinvolture des journalistes quant aux conséquences de ces intrusions pour les individus visés est le pendant de la tendance qu’ont les media à privilégier le fait divers et le spectaculaire au détriment de l’analyse, l’émotion au détriment de la raison et de l’information.


Le livre d’Heinrich Böll est une charge contre ce type de journalisme[20] ; il renvoie également chacun d’entre nous à notre responsabilité de lecteur :

« tirant de son sac les deux éditions du JOURNAL, Katharina demanda si l’Etat - ce fut le terme qu’elle employa - ne pouvait rien faire pour la protéger de toute cette boue et lui rendre son honneur perdu. Elle tenait certes son interrogatoire pour parfaitement légitime tout en ne voyant pas très bien la nécessité d’y passer sa vie privée au crible jusque dans ses moindres détails ; en revanche, elle ne comprenait pas comment LE JOURNAL avait pu prendre connaissance de certains éléments de l’interrogatoire – par exemple l’affaire du « visiteur » - ni se permettre de dénaturer aussi honteusement ses déclarations. Le procureur Hach intervint alors pour lui expliquer qu’en raison de l’immense intérêt porté par le public à l’affaire Götten il avait bien fallu tenir la presse au courant des faits, qu’en raison aussi de l’émotion et de la peur provoquées par la fuite de Götten - fuite qu’elle-même avait facilitée - il serait bien difficile d’éviter une conférence de presse. De plus, ses relations avec Ludwig Götten avaient en quelque sorte fait d’elle un personnage de l’actualité qui suscitait en conséquence l’intérêt justifié du public. »[21]


« une jeune auxiliaire non armée de la police, Renate Zündach (…) rapporta plus tard que pendant tout ce temps – deux heures et demie environ – Katharina Blum ne fit rien d’autre que lire et relire sans cesse les deux éditions du JOURNAL. (…) dans l’espoir de détourner Katharina de cette lecture du JOURNAL, elle avait demandé à son collègue Hüften de la remplacer quelques minutes, le temps d’aller chercher d’autres journaux dont les articles rendaient compte d’une manière tout à fait objective de l’implication de Katharina Blum dans l’affaire Götten et de son interrogatoire. C’étaient en troisième ou en quatrième page de brefs comptes rendus où le nom de la jeune femme n’était même pas imprimé en toutes lettres ; on y parlait d’elle que comme d’une certaine Katharina B., gouvernante. (…) En dépit de leur nombre - l’auxiliaire en avait rapporté une bonne dizaine - ces feuilles n’avaient pas réussi à réconforter Katharina qui s’était simplement exclamée : « Mais qui donc lit ce genre de journaux ? Tous les gens que je connais lisent LE JOURNAL ! » »[22]


Les patrons de presse, qui influent - ou tentent de le faire - sur les contenus éditoriaux, les journalistes qui tolèrent ces intrusions ou cèdent « à la vérité du jour et (aux) évidences du moment » ne sont pas les seuls responsables de ce « processus de descente progressive et d’uniformisation finale au plus bas niveau » que l’on observe aujourd’hui dans la presse. Nous sommes nous aussi, lecteurs, partie prenante de ce processus de nivellement par le bas de l’information, comme le souligne Jacques Bouveresse : « La seule presse qui se vende encore suffisamment et qui n’ait pas de problèmes économiques sérieux est désormais (…) la presse people, autrement dit celle qui vit principalement de la satisfaction de la curiosité malsaine du public pour des choses qui ne le regardent la plupart du temps en rien et dont il n’a aucun besoin de savoir quoi que ce soit. Le problème est que, comme le confirment certains événements récents, la presse dite «sérieuse» sera vraisemblablement de plus en plus tentée d’imiter en partie son exemple. » [23]

Une autre issue est-elle possible ? Sans doute. Mais elle suppose une alliance entre journalistes et lecteurs, ces « gens, (…) ces êtres étranges que (les) journalistes (…) appel1(ent) lecteurs. Ceux qui sont de l’autre côté du miroir, du côté de la réalité. Pas ceux qui l’écrivent, ceux qui la vivent. » [24] Parce que, comme se le répète Olga Lavanderos, « on ne se bat pas bien à partir du Moi, quoi qu’en disent Stirner, Batman, Mickey Mouse et Nietzsche. Les bonnes bagarres se lancent à partir du Nous. (…) Les lecteurs ! Les lecteurs mythiques ! C’est avec eux, Olga, avec les inexistants lecteurs de la Capitale (bien meilleurs que tu ne l’imagines), c’est avec eux, les lecteurs,qu’on fait le Nous. »[25] Et parce que, comme le disait le professeur Santos, au début de ce billet, le journalisme « c’est la clé de la démocratie réelle, parce que les gens doivent savoir ce qui se passe pour pouvoir décider comment jouer leur vie.»[26]


Paco Ignacio Taibo II, Sentant que le champ de bataille…, 1988, Babel, 1993.


Heinrich Böll, L’honneur perdu de Katharina Blum ou Comment peut naître la violence et où elle peut conduire, 1974, Seuil, 1981


Fredric Brown, La nuit du Jabberwock, 1950, Rivages/Noir, 2007 - http://www.cafardcosmique.com/La-nuit-du-Jabberwock-de-Fredrik 

 


[1] Paco Ignacio Taibo II, Sentant que le champ de bataille…, 1988, Babel, 1993, p. 71.

[2] Idem, p. 22.

[3] Idem, pp. 123-124.

[4] Heinrich Böll, L’honneur perdu de Katharina Blum ou Comment peut naître la violence et où elle peut conduire, 1974, Seuil, 1981, p. 32.

[5] Idem, p. 103.

[6] Propos extraits du documentaire "Bild a 50 ans", cités sur le site d’Arte - http://archives.arte-tv.com/fr/archive_30928.html 

[7] S’agissant de l’islam, vous pouvez lire la réponse que le chercheur Jean-Michel Cros a adressée à une journaliste de France Soir, qui après l’avoir interviewé dans le cadre d’un article sur une confrérie musulmane, la Naqchbandiyya, sur laquelle travaille depuis 1999 Jean-Michel Cros, a publié un article dans l’édition du 26 février 2007 où s’exprimaient clairement la subjectivité et les préjugés de la journaliste. Dans sa réponse, Jean-Michel Cros propose « de comparer la réalité de cette confrérie avec les propos que nous trouvons dans le journal ». Les résultats de cette comparaison – « les distorsions entre la réalité de terrain et l’habillage journalistique » - sont édifiants. Jean-Michel Cros, « Comment travaillent les journalistes », 11 avril 2007 - http://oumma.com/Comment-travaillent-les 

[8] Sur ce point, voir notamment « Dérapages médiatiques sur Villiers-le-Bel », Rue 89, 20 février 2008 - http://www.rue89.com/villiers-le-bel : l’auteur de cet article montre l’emballement de France 2 et France Inter sur l’angle souvent choisi par les media pour traiter des banlieues, à savoir les violences urbaines.

[9] Gérard Gastaud, « L'Omerta de la précarité dans la presse française », Rue 89, 9 décembre 2007 - http://www.rue89.com/2007/12/09/lomerta-de-la-precarite-dans-la-presse-francaise 

[10] Gérard Gastaud cite l’exemple du Groupe Marie-Claire, qui possède une dizaine de magazines et emploie 29 journalistes en CDI pour environ 700 pigistes.

[11] Il en donne deux exemples : celui d’un pigiste, cameraman d’une chaîne de télévision qui a été envoyé dans un pays en guerre, sans être couvert par l’assurance que la chaîne aurait dû payer si elle avait envoyé un journaliste en CDI et celui d’une réalisatrice de documentaires qui doit demander le RMI entre deux projets, le producteur de l’émission dans laquelle sont diffusés ses documentaires refusant de la payer pour la préparation d'un sujet et ne la payant que si le documentaire est diffusé.

[12] Fredric Brown, La nuit du Jabberwock, 1950, Rivages/Noirs, 2007, p. 29.

[13] Emmanuelle Anizon, « Le raz de marée Bolloré », Télérama, n°3016, 31 octobre 2007, cité in Johann Colin et Yves Rebours, « Lu, vu, entendu n° 5 : Avis de recherche d’un contre-pouvoir indépendant », 12 décembre 2007, Acrimed - http://www.acrimed.org/article2785.html 

[14] Pour une illustration de la censure, presque aussi délirante que le roman de Brown mais bien moins réjouissante, pratiquée par le groupe Lagardère sur les magasins Relay, propriété du groupe, et sur le magazine Courrier International, voir David Servenay, « Courrier International et Sarkozy : Lagardère censure aussi », Rue 89, 21 février 2008 - http://www.rue89.com/2008/02/21/courrier-international-et-sarkozy-lagardere-censure-aussi 

[15] Interview d’Albert Du Roy diffusée le 22 octobre 2007 dans l’émission "J’ai mes sources" sur France Inter, cité in Johann Colin et Yves Rebours, « Lu, vu, entendu n° 5 : Avis de recherche d’un contre-pouvoir indépendant », 12 décembre 2007, Acrimed - http://www.acrimed.org/article2785.html 

[16] Interview de Pierre Haski diffusée le 22 octobre 2007 dans l’émission "J’ai mes sources" sur France Inter, cité in Johann Colin et Yves Rebours, « Lu, vu, entendu n° 5 : Avis de recherche d’un contre-pouvoir indépendant », 12 décembre 2007, Acrimed - http://www.acrimed.org/article2785.html 

[17] Interview d’Albert Du Roy diffusée le 22 octobre 2007 dans l’émission "J’ai mes sources" sur France Inter, cité in Johann Colin et Yves Rebours, « Lu, vu, entendu n° 5 : Avis de recherche d’un contre-pouvoir indépendant », 12 décembre 2007, Acrimed - http://www.acrimed.org/article2785.html 

[18] Sylvain Bourmeau, « Jacques Bouveresse : « La presse doit résister à la soumission » », 16 mars 2008 - http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/160308/jacques-bouveresse-la-presse-doit-resister-a-la-soumission 

[19] Idem.

[20] L'Honneur perdu de Katharina Blum est la réponse qu’a choisi de faire Heinrich Böll à la presse allemande, et en particulier au Bild Zeitung, qui l’avait violemment attaqué suite à la publication d’une série d’articles dans lesquels Böll dénonçait l’acharnement de cette presse à l’égard des membres de la Fraction Armée rouge.

[21] Heinrich Böll, L’honneur perdu de Katharina Blum ou Comment peut naître la violence et où elle peut conduire, 1974, Seuil, 1981, pp. 54-55.

[22] Idem, pp. 55-56.

[23] Sylvain Bourmeau, « Jacques Bouveresse : « La presse doit résister à la soumission » », 16 mars 2008 - http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/160308/jacques-bouveresse-la-presse-doit-resister-a-la-soumission 

[24] Paco Ignacio Taibo II, Sentant que le champ de bataille…, 1988, Babel, 1993, p. 89.

[25] Idem, pp. 91-92.

[26] Idem, p. 71.

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Commentaires
R
Très intéressant...
I
Je suis toujours aussi effarée par la documentation mise en oeuvre dans tes articles. <br /> Encore une fois bravo Stella.
Fanes de carottes
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