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Fanes de carottes
22 janvier 2008

Horloges - 5

Microcosme de comtoise
1ère partie

InFolio

C’est toujours la même chose, toujours et encore… Ce bruit… Quelle idée ont eue les anciens de nous emmener là ?
En ce temps-là, j’étais jeune. Nous étions nombreux, il y avait abondance. Un groupe de jeunes, dont je faisais partie, a alors été formé pour partir et agrandir notre territoire.
Au fil des générations, nous avions appris à être prudents, certains bois s’étaient avérés empoisonnés. Il y avait donc toujours avec ces groupes de colons quelques ingrats, des ennemis, des voleurs. Ils avaient été jugés et devaient leur survie au fait qu’ils avaient accepté ce rôle : ils étaient nos cobayes pour la première percée.
Plusieurs fois, lors de missions de colonisation, l’ancien qui accompagnait le groupe avait désigné un bois et le cobaye n’avait pas survécu à la première percée.
Cette fois-là, nous avons eu de la chance, celui qui avait entamé la première galerie ne s’était pas tordu de douleur et n’était pas mort. Pourtant on avait attendu quelques cycles d’obscurité, pour être bien sûrs. Le cobaye était toujours vivant. Il avait racheté sa dette au groupe, il put poursuivre la galerie qu’il avait entamée et se lover au fond. Les autres cobayes en étaient pour leur peur et purent eux aussi prendre leur place dans notre groupe, et se faire une galerie. Tel était le marché.
Chacun de nous creusa alors la sienne : nous étions soulagés d’avoir précédé le froid qui arrivait.
Le cycle de froid passé, nous sortîmes de notre torpeur et entreprîmes d’élargir notre emprise sur ce bois. Nous creusâmes nos galeries, elles se rejoignirent, le cycle de vie reprit. Le calme régnait à cette époque. La colonie était prospère, on échangeait de la population et des vivres avec notre site d’origine... J’étais encore jeune alors.
Un nouveau cycle de froid passa sans encombre. Mais immédiatement après, notre habitat subit un gros changement : tout fut secoué ! Certains d’entre nous qui se trouvaient près des sorties de galeries lors des premières secousses disparurent. Nous ressentîmes de grandes vibrations pendant plusieurs cycles d’obscurité. Chacun se terra au fin fond de sa cavité.
Puis tout redevint calme, et nous pûmes reprendre nos activités.
Mais très vite l’anxiété monta dans le groupe : toutes ces choses gigantesques qui formaient notre horizon hors du bois, tout notre environnement avait changé. Les couleurs, les odeurs, l’humidité… tout !
Tout portait à croire que notre foyer avait été déplacé. Les plus anciens de la colonie se souvenaient de ce que d’autres anciens avaient raconté : des événements similaires s’étaient déjà produits. Des colonies avaient disparu, et leur bois également, en l’espace d’un cycle d’obscurité ! Ils attribuaient ça à des forces qui dépassent notre compréhension, des forces capables de déplacer les bois. Ces forces étaient craintes. On leur attribuait la capacité de répandre des liquides capables de tuer des colonies entières, et de rendre un bois mortel.
D’ailleurs, ce qui devait arriver arriva - comme une conséquence de notre déplacement. Alors que notre bois commençait à bien sécher et redevenir agréable, notre colonie fut de nouveau la victime de ces forces supérieures.

à suivre...

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Commentaires
P
Tous ces indices semés nous allèchent.<br /> Allez-vous nous surprendre ?<br /> J'y compte bien !
M
Vite, vite, la suite .....
Fanes de carottes
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